Les enfants en Afrique subsaharienne montrent des niveaux très préoccupants de bactéries multirésistantes aux antibiotiques, principalement à cause de l’usage excessif de ces médicaments. Deux études menées par les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) et l’Université de Genève (Unige) révèlent cette situation critique.
La première étude a examiné la proportion d’entérobactéries résistantes aux antibiotiques chez les enfants en Afrique subsaharienne lors d’infections graves, tandis que la seconde a évalué la prévalence des enfants porteurs d’entérobactéries résistantes aux céphalosporines, un antibiotique de troisième génération. Près d’un tiers des enfants étudiés étaient porteurs de ces bactéries résistantes.
La professeure Annick Galetto-Lacour souligne que “le risque de porter une entérobactérie multirésistante est triplé après un traitement antibiotique reçu trois mois auparavant.” En Afrique subsaharienne, entre 83% et 100% des enfants hospitalisés reçoivent des antibiotiques, et près de 54% deviennent porteurs de bactéries résistantes à leur sortie.
Pour réduire l’antibiorésistance, il est crucial de renforcer l’utilisation appropriée des antibiotiques et d’améliorer les pratiques d’hygiène. Médecins Sans Frontières a développé un mini-laboratoire de bactériologie clinique pour mieux cibler l’utilisation des antibiotiques. Les bactéries courantes, E. coli et Klebsiella spp, montrent des taux élevés de résistance aux antibiotiques de première et deuxième ligne, ainsi qu’aux céphalosporines de troisième génération.
Source: 2M.ma