Le cancer représente l’un des défis les plus complexes de la médecine moderne. Face à cette réalité, le Maroc a mis en place des stratégies comme le Plan national de prévention et de contrôle du cancer 2020-2029 afin d’améliorer la prise en charge des patients et de renforcer la sensibilisation et le dépistage précoce.
Trois spécialistes de santé basés à Beni Mellal – une hématologue, une oncologue et un pharmacien – partagent leurs perspectives sur les avancées, les défis et l’importance de la prévention dans la lutte contre cette maladie.
Les cancers hématologiques : un diagnostic souvent silencieux
Pr Naoual Hasnaoui, hématologue au Centre régional d’oncologie de Beni Mellal, souligne la particularité des cancers du sang (leucémies, lymphomes, myélomes) qui se distinguent par l’absence de tumeurs solides.
- Un diagnostic difficile : Ces cancers peuvent être détectés lors d’une simple prise de sang sans symptômes évidents, ce qui complique leur prise en charge précoce.
- Une approche thérapeutique avancée : Les traitements combinent chimiothérapie, immunothérapie, thérapies ciblées et greffes de moelle osseuse, avec une approche personnalisée selon chaque patient.
- Les nouvelles perspectives : L’intégration de l’intelligence artificielle et des thérapies sur mesure permet d’améliorer la compréhension de ces maladies et d’optimiser les traitements. Selon la spécialiste, l’innovation et la recherche sont des piliers essentiels pour transformer ces pathologies en maladies mieux maîtrisées, voire curables.
Le cancer au Maroc : statistiques et défis
Dr Nadia Filali, oncologue, met en lumière les chiffres clés du cancer au Maroc et les principaux obstacles à sa prise en charge.
Statistiques alarmantes :
- Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes (35,8% des cas), suivi par celui du col de l’utérus.
- Chez les hommes, le cancer du poumon est le plus répandu (23% des cas), suivi du cancer de la prostate.
Un diagnostic souvent tardif :
- Le manque de dépistage précoce, ce qui retarde la prise en charge et diminue les chances de guérison.
- Un écart persistant entre les zones urbaines et rurales.
- Le coût des traitements qui freine de nombreuses familles.
Une solution ? Le renforcement des campagnes de sensibilisation et la collaboration entre l’État et les acteurs privés pour une meilleure couverture médicale.
Prévention et rôle clé des pharmaciens
Prévenir plutôt que guérir : Selon Dr Abdenbi Halmaoui, pharmacien, 40% des cancers pourraient être évités grâce à de meilleures habitudes de vie.
Les bons réflexes à adopter :
- Éviter le tabac et l’alcool, principaux facteurs de risque.
- Adopter une alimentation équilibrée pour limiter les risques liés à l’obésité.
- Pratiquer une activité physique régulière pour renforcer le système immunitaire.
- Protéger sa peau du soleil pour prévenir les cancers cutanés.
- Participer aux dépistages réguliers pour détecter précocement les cancers les plus fréquents.
Le rôle du pharmacien :
En contact direct avec les patients, le pharmacien joue un rôle essentiel en sensibilisant aux risques, en accompagnant les malades et en assurant un suivi des traitements.
Chaque individu peut contribuer à la lutte contre le cancer en adoptant un mode de vie sain et en participant aux campagnes de sensibilisation.
Ensemble, mobilisons-nous pour un avenir sans cancer !
Source:
Aujourd’hui le Maroc