Les jeunes sont de plus en plus touchés par le cancer, avec une augmentation inquiétante des cas fatals, remettant en question l’idée que cette maladie soit uniquement liée au vieillissement. Les cancers précoces, en particulier ceux liés au système digestif, suscitent une grande inquiétude chez les chercheurs, qui pointent des causes possibles telles que les aliments ultra-transformés, la pollution et d’autres facteurs environnementaux.
De nombreux chercheurs alertent sur une tendance croissante, avec l’augmentation des cancers, notamment digestifs, chez les jeunes. Si on pensait que le cancer était un fléau lié à l’âge avancé, les données actuelles, qui nécessitent une compréhension approfondie pour l’avenir, prouvent le contraire.
« Un tsunami auquel nous devons nous préparer. » Lors d’une conférence de presse de l’Institut Gustave Roussy, le Pr. Fabrice Barlesi, oncologue et directeur général du centre, a souligné la nécessité de mieux investir dans la lutte contre les cancers jeunes, un phénomène qui inquiète de plus en plus de scientifiques. Certains parlent même d’une véritable épidémie. Ces dernières années, plusieurs personnalités ont attiré l’attention du public sur ce phénomène, comme Kate Middleton, Caroline Receveur, Olivia Munn, ou encore Chadwick Boseman, décédé à 43 ans. De nombreuses études confirment cette tendance.
Le lien entre vieillissement et cancer remis en question
En 2023, une étude parue dans The British Medical Journal (BMJ) a révélé une hausse de 79,1 % des cas de cancers précoces (moins de 50 ans) à l’échelle mondiale, et une augmentation de 27,7 % des décès liés à ces cancers entre 1990 et 2019. Selon cette étude, les projections suggèrent que les cas et décès mondiaux de cancers précoces pourraient augmenter respectivement de 31 et 21 % d’ici 2030.
Plus récemment, une étude publiée en décembre 2024 dans The Lancet Oncology a révélé que les cancers chez les 15-39 ans devraient augmenter de 12 % à l’échelle mondiale entre 2022 et 2050.
Les cancers digestifs en forte hausse chez les jeunes
En 2019, le Covid a agi comme un tsunami qui nous a submergés. Nous en sommes aujourd’hui à un point similaire concernant les cancers chez les jeunes. Bien que le nombre de cas diagnostiqués reste encore modeste, on constate que la dynamique est très préoccupante, surtout pour les pathologies digestives. Les cancers digestifs incluent des tumeurs touchant tout le tube digestif (œsophage, estomac, intestins, côlon, rectum, anus) ainsi que d’autres organes comme le foie, le pancréas et les voies biliaires.
D’après l’étude de 2023 parue dans BMJ Oncology, les cancers de l’intestin, de l’estomac et du pancréas sont les plus en hausse. Une étude américaine de 2024 évoque des chiffres alarmants, selon lesquels les jeunes nés à partir des années 90 voient leur risque de développer un cancer du côlon multiplié par 3,6 et celui du pancréas par 2,5.
Quelles sont les causes possibles ?
Il semble que le phénomène est multifactoriel et qu’aucune cause unique ne puisse être identifiée. Le Pr. Barlesi a évoqué le rôle de l’alimentation ultra-transformée dans l’augmentation des risques de cancers digestifs, même si le lien de cause à effet n’est pas encore établi de manière formelle. Il cite aussi l’exposition aux microplastiques, à la pollution, au surpoids, et à l’inflammation chronique comme facteurs de risque possibles.
Facteurs de mode de vie et environnementaux pointés du doigt
Le directeur de Gustave Roussy insiste sur la nécessité de mieux comprendre et prévenir ces cancers, en particulier ceux liés au système digestif. Le centre anti-cancer prévoit de lancer le projet Yoda au premier semestre 2025. Ce projet vise à étudier les effets possibles de la pollution, de la nutrition et des modes de vie sur l’apparition précoce des cancers digestifs, à identifier les signatures moléculaires chez les jeunes patients, et à développer des approches de médecine de précision pour une prévention plus ciblée.
En plus de l’augmentation des cancers chez les jeunes, l’OMS prévient que le vieillissement de la population et sa croissance contribueront à l’explosion des cas de cancers d’ici 2050. En 2050, plus de 35 millions de nouveaux cas devraient être recensés dans le monde, soit une augmentation de 77 % par rapport aux 20 millions estimés en 2022.
Cependant, il est estimé que 40 % des cancers pourraient être évités. Les principales actions de prévention incluent l’arrêt du tabac et de l’alcool, la réduction de la sédentarité, et une alimentation plus saine.
Source:
www.futura-sciences.com