L’intelligence artificielle (IA) s’invite aujourd’hui dans divers secteurs, et la santé n’échappe pas à cette tendance, notamment dans le domaine de l’imagerie médicale. Désormais, les praticiens de différentes spécialités peuvent s’appuyer sur cette technologie pour améliorer leurs diagnostics.
Selon le Dr Ahmed El Alami, ancien président de la Fédération nationale de radiologie et d’imagerie médicale (FNRIM) et de la Société marocaine de radiologie, l’analyse des images médicales grâce à l’IA permet d’accélérer les diagnostics. En effet, le temps nécessaire pour réaliser un examen peut être réduit de plus de moitié.
En situation d’urgence, une IRM en 5 minutes grâce à l’IA
L’IA fonctionne en exploitant une immense base de données composée d’images recueillies au fil des années par des radiologues du monde entier. Cette base est enrichie d’indicateurs propres à chaque région, prenant en compte les particularités locales. Par exemple, au Maroc, le cancer du sein est souvent détecté chez des patientes plus jeunes qu’en Europe, comme l’a précisé le Dr El Alami.
Les nouveaux équipements d’imagerie médicale intégrant l’IA offrent de nombreux avantages. Ils permettent notamment d’optimiser la durée des examens en améliorant le positionnement du patient. Par exemple, une IRM réalisée avec un ancien modèle peut prendre 45 minutes, tandis qu’un appareil moderne doté de l’IA peut fournir les résultats en seulement 20 minutes dans des conditions standards, voire en 5 minutes en cas d’urgence.
L’IA : un assistant pour les radiologues, pas un remplaçant
Selon le Dr El Alami, l’intelligence artificielle agit comme un outil d’assistance pour les radiologues, sans prétendre les remplacer. “L’IA vient renforcer le travail des spécialistes en mettant en lumière des éléments qu’ils auraient pu manquer, mais la décision finale repose toujours sur le médecin”, explique-t-il. Cette technologie s’apparente donc à un second regard professionnel plutôt qu’à une substitution.
Une offre concentrée dans des centres spécialisés
Au Maroc, l’IA est utilisée dans plusieurs domaines, tels que l’oncologie (cancers du sein et de la prostate), l’orthopédie (fractures), la neurologie (maladie d’Alzheimer) et l’hépatologie (transplantations hépatiques). Cependant, ces technologies ne sont pas encore accessibles partout. Elles se trouvent principalement dans les grands centres médicaux spécialisés, où la demande est plus importante.
Les équipements sont majoritairement importés de fabricants internationaux comme Philips, et les radiologues doivent se tenir informés des avancées technologiques en participant régulièrement à des conférences et séminaires internationaux.
Des défis persistants : maintenance et coûts élevés
Malgré ses nombreux avantages, l’intégration de l’IA dans l’imagerie médicale au Maroc rencontre deux principaux obstacles :
- La maintenance des appareils : Les machines nécessitent un suivi constant, souvent assuré par des contrats permanents avec les fournisseurs.
- Le coût de la technologie : Les prix varient en fonction des fonctionnalités des appareils, oscillant entre 8 et 18 millions de dirhams (MDH).
Ainsi, bien que prometteuse, l’adoption de l’intelligence artificielle en imagerie médicale reste limitée par ces contraintes, mais elle continue de transformer progressivement le paysage médical au Maroc.
Source:
medias24.com