L’insuffisance cardiaque, une affection affectant la structure ou la fonction de la pompe cardiaque, touche plus de 64 millions de personnes à travers le monde. Jusqu’à présent, son traitement repose principalement sur l’adoption d’une meilleure hygiène de vie et la prise de médicaments à long terme. Aujourd’hui, des chercheurs ouvrent la voie à une solution innovante.
Une équipe scientifique allemande a mis au point un patch révolutionnaire capable de régénérer le muscle cardiaque grâce à des cellules souches. Présentée dans la revue spécialisée Nature, cette percée pourrait bouleverser la médecine cardiaque, qui s’appuyait jusqu’ici sur des greffes ou des dispositifs mécaniques pour soutenir le cœur.
Comment fonctionne cette technologie ?
Ce patch est constitué de centaines de millions de cellules humaines reprogrammées et est implanté directement sur le cœur. Après des expérimentations sur des souris, des singes et enfin sur une patiente humaine, les premiers résultats sont encourageants. Ces cellules contribuent à stabiliser le tissu cardiaque et à améliorer la capacité de contraction du cœur.
Le professeur Wolfram-Hubertus Zimmermann, de l’Université de médecine de Göttingen, explique que ces cellules ne se contentent pas de renforcer le muscle cardiaque, mais interagissent activement avec leur environnement, un facteur clé de leur efficacité.
Le professeur François Mach, chef du Service de cardiologie aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), ajoute que ces cellules, très proches des cellules cardiaques humaines, peuvent se contracter jusqu’à 90 000 fois par jour. Contrairement aux précédentes tentatives, ce nouveau tissu régénéré présente des vaisseaux sanguins normaux, réduisant ainsi le risque d’arythmie.
Un futur prometteur pour les patients
Si les essais cliniques continuent de donner des résultats positifs, cette thérapie cellulaire pourrait être accessible aux patients d’ici cinq ans. En plus des bénéfices pour la cardiologie, cette technologie pourrait ouvrir la voie à des traitements innovants pour d’autres maladies en exploitant le potentiel des cellules souches reprogrammées.
Références:
Hespress Fr